Fiche

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La Glacière : une autre image du logement social

Mérignac - 43 Avenue de la Marne

Le plus CAUE

Les territoires de l'InterSCot Girondin, le département de la Gironde, la DDTM33, le CAUE de la Gironde et l'a'urba réaffirment l'objectif de promouvoir un urbanisme sobre en consommation d'espace, compatible avec les ambitions légitimes de développement. Ces acteurs ont réalisé un Panorama des formes urbaines et architecturales en Gironde dont ce projet est extrait.

Programme

Opération mixte comportant 10 bâtiments de logements destinés à l'accession sociale, accession libre et locatif social ainsi que des commerces

Concepteur(s)

Rudy Ricciotti architecte mandataire - HPL Architectes architectes associés

Maître(s) d'ouvrage

CIRMAD CENTRE SUD OUEST

Type de réalisation

Urbain

Date de réalisation

2011

Surface

15 661 m² de logements + 1 428 m² de commerces - 94 logements/hectare

Coûts

23 M € ; soit 1345€/m²

Crédits photos

Lisa Ricciotti

Mots clés

bétondensitéentrée de ville

Sur la carte

Pièce maîtresse d'un quartier hybride, entre commerces, services, petits collectifs et pavillons, cette opération de logements s'inscrit dans un projet plus large : un Plan d'Aménagement d'Ensemble ou « PAE de la Glacière » qui œuvre à la reconfiguration globale du quartier Mondésir et à sa mutation.



La résidence de la Glacière traite tout à la fois de qualité du logement social, de l'affirmation d'un front architectural et de la connexion Nord /Sud entre deux avenues. La parcelle se découpe en 4 parties, selon les deux axes principaux : la nouvelle voie créée et le cheminement piéton longitudinal en cœur de parcelle.

Ouvert à tous, il constitue un nouvel espace public, un nouveau parc paysager de proximité, sert de raccourci et dessert les logements par les jardins communs clôturés.





Les zones 1 et 2 fonctionnent en symétrie par rapport au nouvel axe Nord/Sud percé.

Celui-ci est encadré, avenue d'Arès, par deux immeubles qui se connectent naturellement aux bâtiments voisins en ajustant la hauteur à 3 étages et usent du même vocabulaire architectural (grilles dorées en résille métallique, façades en béton blanc creusés de motifs, attique habité en bois…).

Cette touche discrète annonce l'entrée dans la résidence, confirmée par deux bâtiments de logements latéraux suivants.

Puis le cheminement piéton dans un espace public végétalisé et paysager marque la transition vers les zones 3 et 4 qui vont de pair, seulement séparée par la voie créée.





Une bande passante en béton blanc file tout le long de l'avenue. Elle est percée avec une extrême régularité de baies rectangulaires utilisées soit comme accès aux commerces, soit comme vitrines, soit comme entrées/passages aux logements.

Ces porches à deux portes, fermés par une résille métallique dorée, laissent entrapercevoir les cours intérieures. Cette perméabilité est uniquement visuelle car l'accès au logement est privatisé et les traversées réservées aux habitants. En général, ce dispositif consiste à donner un caractère privé aux immeubles pour favoriser une appropriation de l'immeuble par ses habitants ou, selon les mots de Guy Tapie : « assurer une véritable intimité au logement et l'isoler de son environnement sans l'exclure pour maintenir une certaine urbanité. » Si cette partie, entre les dents du peigne est d'accès limité, le cœur d'îlot lui est accessible à tous via un espace public paysager traversé d'est en ouest par le cheminement piéton.

Posé sur ce socle blanc, un module se répète. Les éléments qui le composent se positionnent tantôt  en retrait, tantôt en surplomb de cette ligne directrice.





Cette articulation des espaces, ces jeux de profondeurs rompent la monotonie de la  longue façade sur avenue, en marquant des séquences variées, bien que répétées, dans le parcours ou en offrant une vision en mouvement de l'édifice.

Une finesse que l'on peut manquer tant le regard est capté par les «  moucharabiehs cyclopéens  » qui s'avancent. Dans un carré quadrillé en 9 cases, des fibres organiques semblent étayer et lutter contre l'effondrement des lignes. Ce module global est répété, en s'adaptant en plan au site et à la courbe du cheminement, par de légers raccourcissements de la longueur des dents du peigne.



 

Plans et schémas ©CAUEGironde


4 défis à relever pour cette opération :




  • traiter l'entrée de ville Dans un contexte de face à face avec le centre commercial, l'affirmation de la façade urbaine, avenue de la Marne, est manifeste si l'on en croit  :

    -les moucharabiehs cyclopéens de cette façade Sud qui abritent des loggias généreuses ;

    -le rythme donné à la façade par l'implantation en peigne

    -le traitement architectural unitaire de cette façade imposante qui, par un subtil jeu de profondeurs, évite l'écueil de la monotonie.

  • dynamiser le quartier Mondésir à la convergence de deux avenues La création de commerces le long d'une nouvelle promenade piétonne, couplée à l'ouverture d'une brèche routière reliant les deux avenues favorise le regain d'activités dans le quartier. Offrir des espaces pour s'arrêter (aussi bien des parkings que des jardins) est garant d'une attractivité du lieu : on ne fait plus que n'y passer, captant ainsi les flux.

  • s'intégrer à un environnement pavillonnaire L'espace vert collectif en cœur d'ilot est aussi positionné en interface avec les habitations riveraines, comme une zone tampon entre deux densités.

  • modifier l'image du logement social Dans cette zone aux fonctions mixtes, l'échelle de l'opération tout d'abord impressionne l'observateur : le rapport entre la hauteur (3 étages) et la longueur de l'édifice, ainsi que les décrochés sur rue, lui donnent une puissance physique qui modifie inévitablement l'image associée au logement social. Loin du carton-pâte, le solide, le durable sont convoqués ici, lisibles dans l'épaisseur des façades béton percées, dans celle des balcons… une durabilité économe soucieuse d'une éthique de l'emploi dans la construction :




"L'idée de durabilité tient d'abord à la qualité des matériaux mis en œuvre. Ici sont présents principalement béton blanc, enduits à la chaux et bois. Le béton est un matériau avec une empreinte environnementale très favorable, c'est la garantie d'un investissement à long terme. La durabilité, c'est aussi fabriquer des bâtiments qui impliquent un besoin important de main d'œuvre. Si l'on veut réduire l'empreinte environnementale, il faut construire des bâtiments sur une chaîne courte de production, en privilégiant le recours à la main d'œuvre plutôt que les produits fabriqués en série à des milliers de kilomètres. À Mérignac, nous faisons la démonstration remarquable que des logements sociaux de qualité peuvent être réalisés à un coût très bas en employant une main d'œuvre importante non délocalisable." 

La générosité des espaces extérieurs se traduit, au prorata de la surface de chaque logement, par la présence d'un balcon, une terrasse ou une loggia et des jardins communs en pied d'immeubles. Autre atout : le niveau d'équipement concernant la consommation d'énergie et la santé : la résidence a obtenu le label THPE (Très Haute Performance Energétique) et est certifiée Qualité Habitat & Environnement.

« Mon boulot, ce n'est pas de faire du pauvre pour ceux qui le sont »

Citations de Rudy Ricciotti




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